Je ne verrai pas son visage, peu importe la langue, les traits qui composent le poème de sa chair me resteront vagues, flous serait présumer.
Je ne verrai pas ses pupilles en mydriase puisque même du noir il n'y aura pas, pas d'ombre non plus sur les paupières, de la peau très blanche, si blanche qu'elle se fondra dans les plis du temps.
Je ne verrai pas sa bouche bouger des lèvres qui danseront pour dire je t'aime, entendu peut-être, oublié d'avance.
Je ne verrai pas les chemins de son sang, les pulsations de ses muscles et de son sexe, je ne verrai pas rien puisqu'il ne fait même pas nuit.
Je ne le verrai pas car il est cliniquement pur.
mardi 26 juillet 2011
dimanche 24 juillet 2011
Contribution de Marlène Tissot
Je ne verrai pas comment la nuit s'y prend, quels sont ses sombres petits secrets, pour transformer demain en aujourd'hui.
Je ne verrai pas ce qui se cache derrière tes paupières lorsque tu rêves.
Je ne verrai pas le battement d’ailes du papillon responsable de tout ce chaos.
Je ne verrai pas ce qui se cache derrière tes paupières lorsque tu rêves.
Je ne verrai pas le battement d’ailes du papillon responsable de tout ce chaos.
Contribution de Stéphane Beau
- Je ne verrai jamais un homme manger un merle parce qu’il n’avait pas de grive à se mettre sous la dent.
- Je ne verrai jamais une féministe souhaiter sincèrement l’égalité des sexes.
- Je ne verrai jamais ma main droite oublier ce que fait ma main gauche. Ce qui n’empêche pas que mon cerveau oublie de plus en plus souvent de noter où ma main droite pose mes clés...
- Je ne verrai jamais de l’admiration dans mon regard lorsque je m’observe dans un miroir.
- Je ne verrai jamais comment on peut être assez bigleux pour confondre une vessie avec une lanterne !
- Je ne verrai jamais une féministe souhaiter sincèrement l’égalité des sexes.
- Je ne verrai jamais ma main droite oublier ce que fait ma main gauche. Ce qui n’empêche pas que mon cerveau oublie de plus en plus souvent de noter où ma main droite pose mes clés...
- Je ne verrai jamais de l’admiration dans mon regard lorsque je m’observe dans un miroir.
- Je ne verrai jamais comment on peut être assez bigleux pour confondre une vessie avec une lanterne !
Contribution de Pierre Soletti
Je ne verrai pas comment m'en sortir quand il faudra rentrer dans la boîte...
Je ne verrai pas les sous-entendus de la poussière glissant sous le tapis des feuilles
Je ne verrai pas mes os avant d'avoir fini ma chair
Je ne verrai pas le pont de la rivière kwaï traverser la Garonne
Je ne verrai pas le trou noir de monde
Faut dire, je ne verrai pas grand-monde sans mes lunettes...
Je ne verrai pas le grand chariot rouler sur la petite ourse ou sur la queue de la casserole
Je ne verrai pas la fin des haricots
Je ne verrai pas le soleil vider ses derniers rayons dans le grand supermarché cosmique
Je ne verrai pas les sous-titres de l'ultime réplique du dernier acteur vivant
Je ne verrai pas tous les sourds muer
Je ne verrai pas le vent te dire non, ni te dire oui, ni te dire quoi que ce soit
Je ne verrai pas l'ombre du numéro gagnant
Je ne verrai pas mon âme récupérer la caution
Je ne verrai pas le grand orchestre d'Hanoï interpréter les œuvres inédites que je n'aurai pas écrites
Je ne verrai pas la mer repeindre ma cuisine en bleu
Je ne verrai pas la passe d'un territoire à l'autre
Je ne verrai pas dans quels conduits auditifs se seront logées mes dernières paroles mais j'aimerais que ce soient les tiens...
Je ne verrai pas les sous-entendus de la poussière glissant sous le tapis des feuilles
Je ne verrai pas mes os avant d'avoir fini ma chair
Je ne verrai pas le pont de la rivière kwaï traverser la Garonne
Je ne verrai pas le trou noir de monde
Faut dire, je ne verrai pas grand-monde sans mes lunettes...
Je ne verrai pas le grand chariot rouler sur la petite ourse ou sur la queue de la casserole
Je ne verrai pas la fin des haricots
Je ne verrai pas le soleil vider ses derniers rayons dans le grand supermarché cosmique
Je ne verrai pas les sous-titres de l'ultime réplique du dernier acteur vivant
Je ne verrai pas tous les sourds muer
Je ne verrai pas le vent te dire non, ni te dire oui, ni te dire quoi que ce soit
Je ne verrai pas l'ombre du numéro gagnant
Je ne verrai pas mon âme récupérer la caution
Je ne verrai pas le grand orchestre d'Hanoï interpréter les œuvres inédites que je n'aurai pas écrites
Je ne verrai pas la mer repeindre ma cuisine en bleu
Je ne verrai pas la passe d'un territoire à l'autre
Je ne verrai pas dans quels conduits auditifs se seront logées mes dernières paroles mais j'aimerais que ce soient les tiens...
lundi 11 juillet 2011
Contribution de Cathy Garcia
Je ne verrai pas la création de la Terre
Je ne verrai pas le soleil se lever sur le néolithique
Je ne verrai pas l'Amérique quand elle ne s'appelait pas Amérique et que l'homme blanc n'était pas encore dans les cauchemars des enfants des plaines
Je ne verrai pas mon père rencontrer ma mère
Je ne verrai pas mes arrières arrières petits enfants et leurs six pattes de grenouille
Je ne verrai pas grand chose à vrai dire et encore je n'aurai aucune certitude d'avoir vu ce dont je me souviens, la mémoire est une taupe
Je ne verrai pas mon corps perdre sa chair, sa peau, dévoré par les insectes et les vers fossoyeurs
Je ne verrai pas mon squelette, et ne pourrai causer à mon crâne le to be or not to be, car là ne sera plus la question !
Je ne verrai pas le soleil se lever sur le néolithique
Je ne verrai pas l'Amérique quand elle ne s'appelait pas Amérique et que l'homme blanc n'était pas encore dans les cauchemars des enfants des plaines
Je ne verrai pas mon père rencontrer ma mère
Je ne verrai pas mes arrières arrières petits enfants et leurs six pattes de grenouille
Je ne verrai pas grand chose à vrai dire et encore je n'aurai aucune certitude d'avoir vu ce dont je me souviens, la mémoire est une taupe
Je ne verrai pas mon corps perdre sa chair, sa peau, dévoré par les insectes et les vers fossoyeurs
Je ne verrai pas mon squelette, et ne pourrai causer à mon crâne le to be or not to be, car là ne sera plus la question !
dimanche 10 juillet 2011
Contribution d'Isabelle
Je ne verrai pas le jour où l'Homme avec un grand "H" s'appellera la Femme avec une grande "F".
Je ne verrai pas ce que j'imagine sauf si j'imagine ce que je vois.
Je ne verrai pas ce que tu vas voir.
Je ne verrai pas ce que j'imagine sauf si j'imagine ce que je vois.
Je ne verrai pas ce que tu vas voir.
samedi 9 juillet 2011
Première contribution : Stéphane Prat
Je remercie Stéphane pour sa contribution et pour l'idée de ce blog où je vous invite à vous exprimer sur un thème que j'ai choisi...
La contribution de Stéphane :
Je ne verrai pas la chair farce de mes entrailles me tourner autour, rire, croître, singer, découvrir, et je ne saurai donc probablement jamais quel sentiment, au juste, j'en éprouve aujourd'hui. Car à dire vrai, je n'aime pas bien les enfants, et je n'aime pas l'enfant que j'étais, je n'aime que l'enfant que je suis, je n'aime que l'enfant que tu es, et j'ai toujours considéré que donner la vie était un crime, et encore davantage depuis que j'ai goûté combien il eût été doux, fou, genou, chamboule-tout, orignal, coucou, âne, fougère, galet, coquille albinos, soleil, lapin et lune, de le commettre.
Je ne verrai pas la fin. Il paraît qu'on finit comme on a commencé. François Rabelais serait né en riant et mort joyeux. Pourtant, naître dans la frayeur est plus habituel, et la mort n'en est pas pour autant effrayante, il me semble. Mais que cette assertion soit fondée, ou non : je n'ai pas vu le début et je ne verrai pas la fin.
Je ne verrai pas le rapport, et ça me sera égal.
La contribution de Stéphane :
Je ne verrai pas la chair farce de mes entrailles me tourner autour, rire, croître, singer, découvrir, et je ne saurai donc probablement jamais quel sentiment, au juste, j'en éprouve aujourd'hui. Car à dire vrai, je n'aime pas bien les enfants, et je n'aime pas l'enfant que j'étais, je n'aime que l'enfant que je suis, je n'aime que l'enfant que tu es, et j'ai toujours considéré que donner la vie était un crime, et encore davantage depuis que j'ai goûté combien il eût été doux, fou, genou, chamboule-tout, orignal, coucou, âne, fougère, galet, coquille albinos, soleil, lapin et lune, de le commettre.
Je ne verrai pas la fin. Il paraît qu'on finit comme on a commencé. François Rabelais serait né en riant et mort joyeux. Pourtant, naître dans la frayeur est plus habituel, et la mort n'en est pas pour autant effrayante, il me semble. Mais que cette assertion soit fondée, ou non : je n'ai pas vu le début et je ne verrai pas la fin.
Je ne verrai pas le rapport, et ça me sera égal.
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